Week-end à Ouessant, l'île du bout du monde

10/06/2022

Cap sur Ouessant, ou l'île du bout du monde, la plus occidentale de la France métropolitaine ! Jamais une île n'a aussi bien incarné le nom de son département, le Finistère, là où la terre s'arrête… Je vous emmène avec moi passer deux jours sur ce joyau breton, que je tenais absolument à faire découvrir à mon amoureux après y avoir passé quelques jours il y a une dizaine d'années : un vrai coup de cœur !

Jour 1

Nous avons donc embarqué un samedi matin de mai depuis le port de Brest pour rejoindre cette île aux mille facettes. Le temps hésite entre soleil et nuages, une belle journée se profile. Après une escale au Conquet, puis à Molène et environ 2h30 de traversée, nous voici arrivés au port du Stiff, à l'est de l'île. Sans plus attendre, nous nous dirigeons vers le loueur de vélos auprès de qui nous avions réservé nos deux montures pour la journée (ils sont plusieurs à vous attendre au débarcadère, vous n'aurez que l'embarras du choix !). Le vélo étant le meilleur moyen de découvrir l'île en peu de temps, nous n'étions pas les seuls à voir eu cette idée mais avons pour notre part choisi la version sportive en renonçant au vélo électrique, ce qui se fait finalement très bien, même pour moi qui ne suis pas du tout une habituée du vélo !

Après quelques photos et un petit coup de crème solaire (méfiez-vous du climat breton où l'on devient vite rouge tomate même avec des nuages !), c'est parti pour le phare du Stiff, à quelques minutes de là. Construit en 1695, c'est un des plus vieux phares en France encore en fonctionnement. Il a même été classé Monument historique en 2011. Du haut de ses 33 mètres, il vous offrira une très jolie vue sur la mer d'Iroise, une fois ses 104 marches gravies.

Stiff

Nous pédalons ensuite le long de la baie de Béninou, en abandonnant de temps en temps nos vélos pour nous approcher au plus près de la côte (attention, les sentiers côtiers sont réservés aux piétons). Malgré le bateau rempli de passagers, nous avons l'impression d'être seuls au monde au milieu de la lande ouessantine, ce qui nous permet de nous imprégner encore plus de la beauté sauvage de l'île : ses fleurs multicolores, ses rochers d'un gris sombre qui se découpent dans la mer et ses moutons qui paissent ça et là en toute liberté, on ne peut qu'être séduit.

Après un petit pique-nique à l'abri du vent, nous reprenons nos vélos pour nous approcher de l'île de Keller, que l'on croirait presque reliée à la côte tellement elle en est proche. Nous nous arrêtons un peu plus loin près de la plage de Yusin pour une petite pause sur l'herbe mousseuse, le meilleur matelas du monde ! Nous avons même la chance d'apercevoir un phoque, que nous prenons d'abord pour une bouée avec sa grosse tête grise qui sort de l'eau. Bercés par le bruit des vagues, nos visages caressés par les timides rayons du soleil, ce fut dur de repartir !

Flowers

Nous nous dirigeons ensuite vers l'extrême ouest de l'île, où se dresse le phare du Creac'h. Nous traversons le charmant village de Lampaul avec ses volets bleus, ses rideaux en dentelles et ses petits commerces, et devons gravir la côte (qui paraissait moins difficile de loin !) menant au phare. Cette grosse tour décorée de bandes noires et blanches, dont le nom signifie "promontoire" en breton, est l'un des phares les plus puissants au monde et guide les marins pour entrer dans la Manche depuis 1863.

Après avoir déposé nos vélos, nous nous approchons de la côte et tombons sur un paysage tout autre, le même que dans mes souvenirs : les vagues viennent s'écraser en pagaille sur les rochers, offrant un magnifique contraste entre le bleu du ciel qui se reflète dans la mer et l'écume d'une blancheur éclatante des vagues qui refluent face à ces rocs inébranlables. L'occasion de faire de superbes photos et de remplir nos poumons d'air iodé…

Creac'h

Nous poursuivons notre balade jusqu'à la pointe de Pern qui nous offre un spectacle tout aussi agité et poétique à la fois, et coupons ensuite à travers la lande pour retrouver le phare du Creac'h et nos vélos. Ayant décidé de visiter l'île à vélo le premier jour et à pied le deuxième, nous rendons nos montures au loueur et nous dirigeons vers notre hôtel situé dans le bourg de Lampaul. Pour le dîner, nous avions réservé à la Crêperie du Stang (vous pouvez noter l'adresse !) : galettes de blé noir à la saucisse de Molène, crêpes caramel au beurre salé, le tout arrosé de cidre... Validé et approuvé par les bretons que nous sommes ! Nous finissons la journée avec un superbe coucher de soleil que nous contemplons depuis la jetée à quelques minutes à pied de la crêperie. Sublime.

Coucher de soleil

Jour 2 

Après une nuit de sommeil bien méritée, nous ouvrons les volets sur un ciel gris et pluvieux. Qu'à cela ne tienne ! Connaissant le temps breton, nous avions bien sûr prévu les cirés que nous étions contents d'enfiler. Après avoir acheté quelques petits souvenirs, nous partons donc à pied pour découvrir le sud de l'île. Première étape : la pointe de Porz Doun, de l'autre côté de la baie qui entoure Lampaul. Cette partie de l'île est encore plus sauvage, avec ses ajoncs jaune citron qui côtoient l'armérie maritime, cette petite fleur rose qui se plaît sur les côtes. Nous passons par la jolie plage de Porz Goret dont les couleurs déjà prometteuses par ce temps gris n'auront sans doute rien à envier à celles de la Corse lorsque le soleil pointera le bout de ses rayons…

Arrivés à la pointe, face au phare de la Jument, les seuls êtres vivants que nous avons croisés sont une colonie de lapins qui n'ont sans doute que peu l'habitude d'être dérangés ! Un peu plus loin sur notre chemin, nous retrouvons moutons et murs de pierres, éléments tout à fait typiques du paysage ouessantin. Nous poursuivons notre randonnée sur le sentier côtier qui longe le sud de l'île : entre les brèches vertigineuses où les vagues s'engouffrent avec fracas, les hautes falaises qui surplombent la mer et les criques à l'eau transparente, nous en prenons plein les mirettes.

Porz Doun

Après un pique-nique bienvenu, nous arrivons sur la jolie plage de Porz Arland, l'occasion d'offrir une pause à nos pieds fatigués (pas trop longue cependant car nous voulons faire le tour de la pointe avant de regagner le port où notre bateau nous attend). Le soleil est en train de gagner son duel avec les nuages et les couleurs n'en sont que plus belles. C'est au pas de course que nous finissons notre randonnée car nous sommes vite rattrapés par le temps, notre bateau partant dans 30 minutes alors que nous sommes à 25 minutes de marche du port… Échevelés et essoufflés, nous arrivons heureusement à temps et embarquons sur le Fromveur au milieu d'autres touristes qui semblent tout aussi ravis que nous de leur séjour sur cette île dont le charme sauvage agit par tous les temps, je vous le garantis !

Porz Arland

Si vous souhaitez découvrir cette belle île d'Ouessant, pourquoi pas vous y rendre pour le Salon international du livre insulaire qui s'y tiendra du 13 au 16 juillet ? L'occasion de prendre un bol d'air mais aussi de culture lors de cet évènement qui célèbrera les écrivains irlandais contemporains, ces descendants de James Joyce et témoins-poètes de l'Irlande d'aujourd'hui.

Au programme : lectures musicales, échanges avec des écrivains irlandais et résidents, tables rondes, conférences et ateliers poétiques, le tout autour des îles, thème au cœur de ce salon convivial et engagé, gratuit et ouvert à tous. Pour le côté festif, ne manquez pas les dîners (l'occasion de goûter les fameux ragoût d'agneau cuit dans les mottes, spécialité d'Ouessant), le fest-noz pour vous initier à la danse bretonne ou encore les concerts de musique traditionnelle, avec des instruments comme le Uilleann Pipe qui laissent échapper toute l'âme de l'Irlande.

Salon du livre insulaire

Article rédigé par Camille L.

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